Pascal Eveillau

LA VOILE EST UNE THÉRAPIE!

C’est bien loin de la mer, dans la Sarthe, que Pascal est né il y a 55 ans. Pourtant, bercé dès sa plus tendre enfance par les vacances en bord de mer, il est très tôt tombé sous le charme des voiliers.

Alors, lorsqu’il a effectué ses premières navigations sur des lacs à l’âge de six ans, il a tout de suite pris goût à l’autonomie et à la liberté : « J’ai trouvé dans la voile tout ce qu’il fallait pour remplir ma vie : le dépaysement, la contemplation, la nature et le rapport humain» confie le marin.

Passionné déjà très jeune par les régates sportives, Pascal s’est formé en électrotechnique avant de s’engager dans la marine marchande.

Ses diplômes maritimes en poche, il est vite devenu capitaine de yacht.

PAPA MARIN

La Méditerranée, on peut dire qu’il la connaît bien puisqu’il y navigue depuis ses vingt ans, en charter, avec des particuliers, sur des voiliers modernes et classiques et aussi en co-voyage pour emmener des bateaux d’un point A à un point B.

La mer l’a aussi fait voguer vers les îles… La Réunion, les Antilles, La Guadeloupe, puis la Corse …

C’est là que la tempête est arrivée lorsque la mère de son fils est décédée. Ce drame a conduit Pascal dans le golfe de Saint-Tropez. « A ce moment-là, je devais changer d’air ».

Ma passion pour la voile s’est confirmée. En mer, je déconnecte, je fais de belles rencontres et j’apprends beaucoup sur moi-même. Il y a une vraie spiritualité dans cette passion où l’on croise souvent baleines, dauphins et sublimes coucher de soleil.

La voile est une thérapie!

Aujourd’hui, son fils de 21 ans est ceinture noire de karaté mais « il ne manque jamais de louer un catamaran quand il part en vacances avec ses copains» nous confie fièrement le navigateur.

A Saint-Tropez, le soleil est revenu depuis que Pascal a rencontré Muriel, qui partage la même passion que lui pour la restauration des voiliers.

Ensemble, ils ont une petite fille de cinq ans prénommé Lucie. « On voudrait lui apprendre à nager cet été à la piscine pour que l’on soit plus sereins lorsqu’on l’emmène en mer» raconte l’heureux papa marin.

GARANT DU PATRIMOINE MARITIME

Durant ses quelques périodes à terre, Pascal a appris la voilerie, l’ébénisterie marine, le gréement (conception de câbles), les mesures de sécurité (en cas de naufrage).

Cette large palette de métiers l’a naturellement conduit vers les bateaux classiques qu’il affectionne tant.

Avec des propriétaires, des professionnels passionnés et sa bonne bande de copains « voileux », Pascal fait vivre ces albatros des mers, avec humilité, respect et amour de l’art maritime.

N’étant plus en activité professionnelle aujourd’hui, mais toujours aussi investi, il est devenu un garant du patrimoine maritime.

RÉGATES

Depuis une dizaine d’années, les régates sont un passe-temps qui l’occupe bien souvent ! Il participe aux transatlantiques et à toutes celles de Méditerranée (Porquerolles, Antibes, mais aussi la route de Saint-Tropez à Malte) mais son péché mignon.

C’est « The Fife Regatta » en Ecosse avec des voiliers datant de 1900-1910…

L’authenticité, l’élégance des belles manœuvres et la solidarité au sein de l’équipage lui plaisent particulièrement : « L’esthétique du voilier est importante, mais les personnes à bord aussi !

Il y a quelque chose de très fort quand une trentaine d’hommes manœuvre les voiles dans les règles de l’art et en parfaite harmonie».

Pascal occupe plusieurs postes mais ses spécialités sont la technique et les cordages.

Au quotidien, à Saint-Tropez, il rénove et protège le bois des bateaux parfois centenaires. Après décapage, il peut passer entre douze et vingt couches de vernis (avec brossage entre chaque) pour obtenir enfin l’effet miroir rêvé…

Quelle fierté ensuite d’exposer leur beauté sur l’eau (lors des régates) et au port (lors des yachting).

A l’heure où nous bouclons ses pages, Pascal rentre de mer où il a mené un voilier classique de Saint-Martin à la Bretagne en trois semaines.