Mes premières Bravades

Écrit par sur 10 mai 2023

« La Bravade ça ne se raconte pas, ça se vit » répète souvent Serge Astézan, le cépoun, gardien des traditions (dont vous pouvez lire le portrait sur le site web de la Gazette). Alors c’est parti. Je vous raconte mes premières bravades, vécues en 2022.

Les Tropéziens m’avaient prévenue : La bravade aussi spectaculaire qu’elle soit, n’est ni un spectacle folklorique, ni une attraction touristique ou une reconstitution et encore moins un carnaval. Célébration religieuse en hommage au Saint Patron elle est aussi une commémoration militaire très chère aux habitants. Elle a lieu les 16-17 et 18 mai chaque année depuis plus de 464 ans. Rien que ça… Il faut donc y assister avec respect et retenue sans applaudir. Je vais faire attention !

Une fois garée à Sainte-Maxime, comme conseillé, me voici à bord d’un bateau vert, cap vers le port de Saint-Tropez…

Salve d’artillerie

Aujourd’hui, le 16 mai, c’est le coup d’envoi officiel des festivités… enfin plutôt le coup de « mourtaïrés » (mortiers de fêtes) tiré 21 fois à huit heures du matin. C’est la salve d’artillerie.

Et… autant vous dire que Ça réveille ! J’entends déjà bien les premières détonations en descendant du bateau ! Je file place de l’hôtel de ville en mettant mes bouchons d’oreille (indispensables !). Il y a déjà du monde. La clique, en uniforme, démarre un tour de ville. Elle joue avec fifres et tambours les aubades aux anciens capitaines de ville et major. Ce moment solennel est impressionnant ! En passant devant les habitations, les Tropéziens offrent bien souvent un verre aux bravadeurs. La convivialité est au rendez-vous !

A 14h30, me voici à nouveau place de la mairie pour le rassemblement des corps de bravade en habit et en armes. Cette fois, le défilé de mousquetaires, garde-saints, soldats et marins autour de la ville a pour but d’aller chercher l’état-major.

Petite Bravade

S’en suit à 15 heures la « petite bravade » où j’assiste, toujours place de l’hôtel de ville, à la remise des attributs du commandement par le maire et son adjoint (pique – drapeau) aux membres de l’état-major : tambours et coups de mortiers ne cessent de retentir. A 16h 30 : C’est reparti pour un autre défilé toujours très « sonore » et enfumé dans la vieille ville que je connaîs maintenant bien mieux ! Au croisement d’une rue, les « soldats » tirent par terre avec leurs tromblons.

Je comprends la nécessité des boules quies que j’enfonce davantage ! A 17h30 a lieu le cérémonial de saluts sur les quais du vieux port : saluts aux bateaux gendarmerie, sauvetage, douane, marine nationale, salut à Suffren et à la mer pendant une heure. Je profite du « spectacle » depuis l’une des terrasses du port.
Puis, le défilé se poursuit par le port, l’entrée de ville, la place des Lices, la rue Gambetta jusqu’à l’église paroissiale où la statue du Saint est entreposée vers 20 heures.

Ce fut une journée enrichissante, riche en émotions dans la plus pure tradition !
Les deux jours suivants réservent encore bien des évènements avec notamment, dès le lendemain la grande fête patronale du 17 mai. Au programme : la messe solennelle dite « des mousquetaires » suivie de la procession générale à travers la ville. Puis la Grande Bravade débute dès 16 heures avant la reddition de la pique et du drapeau prévue vers minuit, Place de l’Hôtel de Ville.


Enfin, le 18 mai au matin a lieu la messe d’Action de Grâces à la Chapelle Sainte-Anne
avant le dernier défilé et le vermouth d’honneur offert par le Capitaine de Ville.

Le saviez-vous ?

Durant cette fête spectaculaire, près de 200 « bravadeurs » se déplacent en cortège sous les ordres d’un capitaine de ville (élu chaque lundi de Pâques par le Conseil Municipal). Au total, 400 à 500 kg de poudre sont brulés en deux jours !


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