La Géante – Laurence Vilaine

Écrit par sur 22 juin 2021

Avec son petit frère Rimbaud ″petit animal en alerte″, Noële grandit dans un village sordide au pied d’une montagne baptisée La Géante.

Recueillis par ″la Tante″, ils n’auront d’autre choix que d’accepter le caractère rugueux de leur enfance.

Qu’importe. Le lieu enseigne. Le roman commence par un coup de pioche et par un silence qu’on abîme.

Elle s’appelle Carmen, elle est photographe de guerre. Elle est arrivée au village pour retrouver Maxim, journaliste parisien, venu se réfugier à Maison froide à la suite de l’annonce d’une cécité toute proche.

Noële, qui jusque là, portait un regard primitif sur l’amour, le désir et sur la solitude que tout emporte, trouvera un espace – à sa mesure – à travers la correspondance intime de ces deux amants.

À l’image de la vie, les scènes qui se déroulent sont vibrantes, fondu et netteté vive alternent.

De cette esthésie partagée émerge de grands signes de joie.

L’utilisation surprenante de la fragmentation narrative offre au lecteur une force d’éveil prête à l’ébranler totalement. Le monde extérieur interpelle l’introspection.

Le miroir poudroie. L’écriture de ce roman est lucarne patiente sur une nature humaine agreste.

Ne cherchez pas de définition à l’amour, couvrez vous comme ces trois êtres de ce qui se dit et de ce qui s’entend dans les silences.

L’amour est accessible par toutes sortes de chemins. Respirez l’air paisible de ce qui est juste là, prompt à décliner comme le disque et le rayon qui se touchent et se confondent à l’horizon.

Versants lumineux. Merci Laurence Vilaine.

Merci de nous rappeler que nos existences sont pareilles à ces cairns d’altitude, cherchant le point sensible de l’équilibre et de l’abandon.

La Géante, Laurence Vilaine, éditions Zulma,


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